Le commerce international est l'échange de biens, de services et
capitaux entre pays. Ce type de commerce existe depuis des siècles (cf.
route de la soie), mais il connaît un nouvel essor du fait de la
mondialisation économique.
La théorie du commerce international est la branche de l'économie qui étudie
et modélise le commerce international.
Par ailleurs il existe un « droit des opérations de commerce
international », formalisé notamment par les incoterms de la Chambre de
commerce internationale.
Évolution du commerce international
Le développement des moyens de transport de personnes et de marchandises a
conduit le commerce mondial à croitre plus vite que le produit intérieur
brut (PIB) dès le XIXe siècle. Le volume des exportations
rapporté au produit intérieur brut réel a atteint un sommet en 1913, avant
de redescendre entre les deux guerres mondiales1.
Depuis 1950 le commerce mondial a recommencé à croitre plus vite que le
PIB : entre 1950 et 2010, le volume des exportations mondiales a été
multiplié par 33 quand le PIB réel mondial augmentait d'un facteur 8,62.
La crise bancaire et financière de l'automne 2008 a conduit à une forte
baisse des exportations en 2009, de plus de 12 % en volume, mais celle-ci a
été annulée par un rebond d'ampleur équivalente l'année suivante.
Cette configuration a été profondément modifiée par un changement
structurel : une étude conjointe du Fonds monétaire international et de la
Banque mondiale révèle que les changements structurels de l’économie
chinoise expliquent en grande partie le ralentissement du commerce
international : le commerce a progressé de guère plus de 3 % en 2012 et 2013
contre une moyenne constatée de 7,1 % entre 1987 et 2007, avant la crise ;
pour la première fois en plus de quarante ans, le commerce a progressé plus
lentement que l'économie mondiale elle-même. L'étude montre que la
modification de la relation entre le commerce et l'évolution du PIB mondial
est due essentiellement au changement des chaînes d'approvisionnement
commerciales des deux principales économies du monde, les États-Unis et la
Chine : dans les années 1990 et 2000, la Chine importait massivement des
composants, principalement des États-Unis, pour les assembler et les
réexporter. La part importée des exportations chinoises est montée jusqu'à
60 % au milieu des années 1990, mais elle s'est effondrée à 35 % en 2013,
les entreprises chinoises utilisant maintenant des composants fabriqués sur
place. La croissance des échanges commerciaux internationaux devrait donc
ralentir, à moins que d'autres régions, telles que le reste de l'Asie,
l'Afrique et l'Amérique du Sud, ne prennent le relais.
La croissance rapide des échanges commerciaux est appelée mondialisation
économique.
Classification
Les accords commerciaux régionaux sont de différents types, reflétant chacun
des degrés d’intégration économiques distincts. Béla Balassa, dans The
theory of economic integration, a proposé en 1961 une typologie en six
grandes catégories :
·
La « zone d’échange préférentielle » qui lève les obstacles au commerce
interrégional pour certains produits ;
La « zone de libre-échange » qui est marquée par une suppression des
obstacles tarifaires, comme par exemple l'ALENA (Accord de libre-échange
nord-américain) depuis 1994 ;
·
L'« union douanière » qui combine une libre circulation des marchandises et
l’adoption d’un tarif extérieur commun, c’est-à-dire des taxes douanières
identiques à chaque pays membre vis-à-vis des pays tiers ;
·
le « marché commun » correspond à la libre circulation des marchandises, des
capitaux et des personnes ;
·
l'« union économique et monétaire » ajoute l'instauration d'une monnaie
unique ;
·
l'« union politique » correspond à l'étape ultime et intègre une politique
étrangère et de défense commune, dans un cadre qui peut rester fédéral :
l’Allemagne du XIXe siècle a atteint ce stade en 1870, soit 46
ans après la création d’une union douanière entre différents États
allemands, le Zollverein.
Impacts
Depuis les années 1990 le commerce intrarégional a progressé eu sein de
l’ALENA, passant de 42 à 54 % des exportations totales des pays membres, au
sein du Mercosur ce chiffre est passé de 9 à 20 % sur la même période,
tandis qu’en Europe la part des échanges intracommunautaires n’a guère
progressé en dépit d’une intégration croissante, restant toutefois au niveau
élevé de 74 % en 2006.
Des impacts difficiles à cerner
Avant l’entrée en vigueur de l’ALENA en 1994, Paul Krugman (La
mondialisation n’est pas coupable) s’interrogeait sur les conséquences
de cet accord alors que certains hommes politiques américains prévoyaient la
disparition de centaines de millions d’emplois. Selon lui, la portée de tels
accords est limitée. En effet les droits de douanes internationaux sont
aujourd’hui de l’ordre de 3 ou 4 %, ce qui signifie un faible impact de leur
disparition. Dans le cas précis de l’ALENA, l’intégration du Mexique dans
une zone de libre-échange avec les États-Unis et le Canada aura surtout
comme effet de redonner confiance aux investisseurs financiers en ce pays en
proie à des difficultés économiques : une conséquence des comportements
irrationnels des acteurs financiers n’ayant que peu à voir avec le commerce
international.
En 1950, Jacob Viner (The Custom Union Issue) a tenté de prévoir les
conséquences de la constitution d’unions économiques régionales. Elles ont
selon lui un double impact sur le commerce international :
·
Elles sont d’abord destructrices de certains flux commerciaux, vu que les
partenaires d’une même union économique tendent à réduire leurs importations
en provenance des pays tiers. Ce fut par exemple le cas de la
Grande-Bretagne vis-à-vis du Commonwealth à la suite de son entrée dans
l’Union européenne. La préférence communautaire (une des clauses de la PAC
par exemple) supplantant dès lors la « préférence impériale ». Plus
récemment l’entrée des pays d’Europe de l’Est dans l’Union européenne risque
de nuire aux importations textiles en provenance du Maghreb.
·
Elles sont d’un autre côté créatrices de flux. Elles permettent une
collaboration, et donc une spécialisation accrue des différents pays membres
qui accroît le commerce international. Elles permettent une meilleure
entente et une connaissance accrue des partenaires commerciaux qui apporte
confiance et facilité dans les échanges (il est par exemple plus aisé
d'organiser un échange avec les Allemands qu'avec les Chinois). Enfin le
développement de certains secteurs protégés peut finalement se révéler
profitable pour certaines économies étrangères. La politique agricole
commune, bien qu’ayant freiné les importations agricoles américaines, a
toutefois accru les commandes à ces derniers de matériel agricole.
Finalement il est difficile de conclure quant au côté profitable ou non de
la constitution d’espaces économiques régionaux pour la croissance des
volumes d’échanges internationaux.
Dangers vis-à-vis du multilatéralisme
Les
dix principaux pays pour le commerce international.
Il est enfin à noter que la constitution d’espaces économiques régionaux
réduit le nombre de négociateurs lors des réunions de l’OMC (l’Union
européenne est par exemple représentée en tant que membre de
l’organisation), ce qui peut faciliter les accords. En permettant le
développement des économies dans un cadre protégé, le régionalisme peut être
une étape préalable au multilatéralisme, permettant à certains pays de
prendre de l’assurance. C’est ainsi que Mike Moore, ancien président de
l’OMC, déclarait que le régionalisme pouvait servir à compléter et à
promouvoir le multilatéralisme, mais qu’il ne devait en aucun cas le
remplacer. Mais le risque est grand selon lui de voir les économies se
refermer sur des zones restreintes de commerce privilégié, encourageant en
retour les autres économies à faire de même, spirale négative qui pourrait
mener à une contraction des échanges mondiaux et du PIB mondial.
L’autre danger est une focalisation des ensembles économiques régionaux sur
leur compétitivité face aux autres grandes économies. Le vocable de « guerre
économique » ou la recherche systématique de la « compétitivité » sont les
symptômes d’un retour des dogmes mercantilistes, de ce que Paul Krugman
appelle la « théorie pop du commerce international ». Cette mentalité qui
associe le commerce international à une compétition où il y aurait des
gagnants et des perdants se manifeste régulièrement dans les discours
politiques liés à la constitution de zone de coopération économique : « il
faut faire l’Europe pour faire le poids ! » disent certains. Sur le long
terme, la diffusion de ce genre d’idées pourrait nuire au libre-échange et
donc au commerce international.
Différents types de commerce international
Le commerce international comprend toutes les opérations sur le marché
mondial. Il est l'organe regroupant les divers pays du monde engagés dans la
production des biens destinés aux marchés étrangers.
Le commerce mondial comprend :
·
le commerce de concentration : qui consiste à assembler les petites
productions locales ou régionales dans des comptoirs créés à cette fin, en
quantités convenables pour être manipulés sur le marche mondial ;
·
Le commerce de distribution : consiste à se procurer les marchandises en
très grandes quantités sur le marché mondial et à les emmagasiner pour les
distribuer aux consommateurs sur le plan mondial.
Le commerce extérieur s'effectue entre les habitants de deux ou plusieurs
pays. Il comprend les importations, achats à l'étranger et les exportations,
ventes à l'étranger des biens produits à l'intérieur d'un pays.
Le commerce de transit n'est rien d'autre que la faculté accordé à un
produit originaire du pays X et destiné à la consommation dans le pays Y, de
traverser le pays Z sans acquitter les droits de douane.
On distingue le commerce général qui est l'ensemble de commerce
d'importation, d'exportation et de transit, du commerce spécial qui ne
comprend que le commerce d'importation et le commerce d'exportation. Il ne
comprend pas non plus le commerce en relation avec des zones franches et des
entrepôts douaniers.
De nouvelles formes de commerce international se développent, comme le
commerce de compensation donnant lieu à des contrats non standards dans le
cadre de grands marchés publics (définition légale dans l'article XVI de
l'Annexe 4b6
de l'accord de Marrakech en 1994) :
·
compensations commerciales :
o
troc : échange de marchandises sans transfert financier ni mention de la
valeur de la transaction ;
o
contre-achat : l'exportateur achète ou fait racheter des produits de
l'importateur ;
o
compensation au sens strict : échange de marchandises avec transfert
financier et mention de la valeur de la transaction.
·
compensations industrielles :
o
achat en retour (buy-back) : achat par l'exportateur de produits fabriqués
par l'importateur et directement liés techniquement aux biens exportés ;
o
accords d'offset (en) : l'exportateur associe l'importateur à la fabrication
du produit vendu (coproduction, sous-traitance ou transfert de
technologie) ;
·
compensations financières :
o
clearing : deux États, par accord bilatéral, s'achètent leurs produits avec
transaction à terme, alors que leur Banque centrale paye les fournisseurs
nationaux ;
o
switch : si la balance clearing est déséquilibrée, la créance est transférée
à un pays tiers contre un paiement en devises (switch financier) ou en
marchandises (switch commercial) ;
o
partenariat public-privé ;
o
swap dont les debt-for-nature swap (en).
Études économiques
Pour favoriser les exportations, de nombreux organismes gouvernementaux
publient sur internet des études de marché par secteur et par pays étranger.
Ces études sont plus ou moins accessibles et souvent gratuites (des profils
peuvent être demandés).
Liste d'organismes gouvernementaux par pays :
·
États-Unis :
o
L'United States Commercial Service (en)
(USCS), dépendant du département du Commerce des États-Unis, a rédigé
quelques milliers de ces études ;
o
Le département de l'Agriculture des États-Unis publie des études sur les
secteurs agricole et agroalimentaire.
·
Canada :
o
Exportation et développement Canada (EDC) ;
o
Agriculture et Agroalimentaire Canada publie des études internationales en
français sur son secteur.
·
France :
o
Ubifrance est l’organisme coordinateur de l’action gouvernemental pour
l'exportation. Il publie des études payantes sur son site ;
o
L’Agence française pour les investissements internationaux (AFII) publie des
études sur la France pour les entreprises étrangères désirant investir en
France.
·
Royaume-Uni : l'UK Trade & Investment est chargé à la fois de la promotion
des exportations et de l'implantation au Royaume-Uni ;
·
Hong Kong : Hong Kong Trade Development Council (HKTDC) ;
·
Japon : JETRO ;
·
Australie : Austrade (en).
Sites internet diffusant les études de plusieurs organismes :
Globaltrade.net, issu d'un Private Public Partnership entre l'USCS et
la Fédération des associations du commerce international (FITA)7,
publie librement sur son site des études de l'USCS, l'USDA, Agriculture et
Agroalimentaire Canada, UK Trade & Investment, HKTDC8
et d'organismes non gouvernementaux. Elles sont classées suivant deux
critères de tri : par pays étudié et par industrie ou sujet. |