Un historien anglais décida un jour d'écrire une histoire illustrée de Paris. Mais il renonça à ce projet lorsqu'il eut calculé qu'il faudrait pour le réaliser au moins 20000 illustrations.

Mais l'histoire d'une nation, ses traditions ne sont pas seulement écrites dans des documents illustrés mais aussi dans ses pierres, dans ses édifices.

Regardons Paris du haut du Montmartre ou de la Tour Eiffel. Les yeux se portent sur une accumulation infinie de maisons, de monuments, de  flèches  d'églises.  Paris  n'est pas

une ville, mais vingt villes, où les gens, les maisons, les habitudes et même le parler sont différents. Vous pensez bien que dans cette immense ville les monuments doivent être nombreux. Paris est après Rome, la ville la plus célèbre par la beauté de ses monuments et de ses musées. Il est impossible de les décrire tous ici, aussi nous ne citerons que les plus importants. Le Louvre, ancien palais des rois de France, qui est devenu un musée connu du monde entier, le Palais de Justice, de belles églises comme Notre-Dame, Saint-Germain-des-Prés. Citons aussi le Panthéon, tombeau de grands hommes, le Palais de Luxembourg où se réunit l'Assemblée nationale, le Palais de l'Elysée, demeure dû président  de la République. L'Hôtel des Invalides abrite le tombeau de Napoléon, tandis que sous l'Arc de Triom­phe est abrité le tombeau du Soldat Inconnu. N'oublions pas la Sorbonne, fondée au XIIIe siècle par Robert de Sorbon et plusieurs fois reconstruite. Il faut bien citer enfin la Tour Eiffel, qui fait partie du visage de Paris, et de loin signale la capitale, comme le phare signale le port, à ceux qui arrivent par la route, par le train ou en avion.

Mais à côté de ce Paris historique il existe encore un Paris le Paris moderne.

Un des architectes qui a profondément influencé l'architecture moderne de la capitale est Le Corbusier. Le scandai «Le Corbusier» éclata au Salon des Arts décoratifs de 1925 lorsque le jeune architecte y eut présenté un plan pour reconstruire Paris. En 1925 ce plan pouvait paraître du mouvais goût. Les Parisiens ne comprenaient pas qu'on montrât si peu de respect pour le passé; ils n'admettaient pas qu'on traitât de la sorte la première ville du monde, qu'on la détruisît et la reconstru­isît comme un château de cartes.

D'après Le Corbusier cette ville future verrait se dresser en son centre d'immenses gratte-ciel séparés les uns des autres par des parcs. Les bâtiments couvriraient seulement dix pourcent de la surface. Des jardins occuperaient le reste. Tout cela existe déjà, remarquait Le Corbusier, mais horizontalement, dans la banlieue. Il propose simplement de transformer la ville couchée en XIXe siècle en une ville débout.

Les projets du grand architecte se réalisent peu à peu. Du côté de la Défense nous voyons bâtir déjà un autre Paris en verre et en béton, Paris de l'an 2000.

 

(D'après «Mozaika»)