L'art dramatique occupe une place traditionnellement très importante dans la vie artistique du pays. Le cœur de cette vie, c'est sûrement Paris qui offre aux amateurs du spectacle un large choix de quelque 100 théâtres de tous genres et de toutes tailles. Parmi eux on distingue cinq grands théâtres nationaux: l'Opéra, l'Opéra-Comique, le Théâtre National Populaire et les salles Richelieu et Luxembourg de la Comédie Française. Chacun de ces théâtres a son statut et son rôle particulier dans la vie de la capitale.

Le rôle de l'Opéra et de l'Opéra-Comique est de maintenir les traditions d'art lyrique de pays. La mise en scène d'un répertoire particulièrement riche des deux théâtres est toujours hautement appréciée par le public. La scène de l'Opéra, une des plus vastes du monde, compte à elle seule 60 mètres de haut et la salle, dont la décoration est très luxueuse, compte 2300 places. Le plafond de l'Opéra est peint par Marc Chagall. La salle de l'Opéra-Comique peut abriter 1700 spectateurs.

Le Théâtre National Populaire est installé dans le Palais de Chaillot dont la salle, équipée également pour le concert et le cinéma, possède la scène la plus grande de l'Europe. Le rôle du TNP est de mettre à la portée d'un public aussi nombreux que possible des œuvres d'une grande portée interprétées par des acteurs de premier ordre. Jean Vilar qui avait animé le TNP de 1951 à 1963 a attiré au Palais de Chaillot des milliers de spectateurs qui, avant ses spectacles, n'avaient jamais pensé au théâtre. Il a réformé les abonnements populaires auxquels on pouvait souscrire dans les usines, dans les entreprises au prix unique de 4 francs la place. Avec ses compagnons, Vilar réalise une véritable animation culturelle, il étudie les milieux nouveaux et organise au sein des associations culturelles des rencontres et des débats. Ce dialogue vivant, cette initiation des masses à la poésie de l'art scénique liaient étroitement le nouveau public et son théâtre. Les célèbres week-ends et nuits TNP symbolisaient de grandes fêtes publiques où participaient les acteurs prestigieux du TNP et les spectateurs. Là, on pouvait danser avec Marie Casarès, Daniel Sorano, Gérard Philipe, dîner à leur côté, on dialoguait sur la pièce, le métier du comédien... Ces fêtes autour des spectacles durant deux jours de suite (samedi-dimanche, la fin de la semaine), on les appelait week-ends et nuits TNP. Tout cela fait que le TNP devient un phénomène social sans précédent dans toute l'histoire du théâtre européen et même mondial.

Le plus vieux théâtre national de la France, la Comédie-Française, appelé aussi Théâtre Français (ou le Français), date de 1680. L'originalité de la Comédie-Française est à la fois dans son rôle et sa structure. Son rôle consiste à garder vivants les chefs-d'œuvre du théâtre mondial et à choisir parmi les œuvres contemporaines celles qu'elle estime devoir devenir classiques. Quant à sa structure, elle est bien particulière car les artistes de la Comédie-Française forment une troupe homogène et permanente qui joue sur ses deux scènes: la salle Richelieu (bâtiment d'architecture classique qui abrite la Comédie-Française depuis 1790, fut élevé par l'architecte Vitor Louis sur les terrains du Palais-Royal, rue Richelieu) et i'Odéon (théâtre construit en 1782 par Charles de Waillys et Joseph Peyre a été annexé en 1946 à la Comédie-Française sous le nom de la Salle Luxembourg).

Le tricentenaire de la Comédie-Française a été célébré tout du long de 1980. Le clou de cette célébration était, sûrement, un spectacle littéraire «Simul et singulis». Ce titre est la devise de la troupe du théâtre, toujours inscrite au fronton de la scène: « Un pour tous, tous pour un». En trois volets, chacun représenté en une soirée, on a su montrer trois périodes de la vie du théâtre: 1680-1780, 1780-1880, 1880-1980.

 

. Petrenko "le Français")