Chaque ville, chaque capitale possède son symbole. Pour Londres, c'est la Tour de Westminster ; pour Rome, le Colisée, pour Moscou, le Kremlin et la Tour Spasskaïa. Pour Paris, c'est la Tour Eiffel.

Haute de trois cents mètres, elle a la tête dans les nuages mais les pieds sur terre et une santé de fer.

Quel âge a-t-elle ? Elle est née en 1889 ; comptez ! Son poids ? 7 000 tonnes. Comme toutes les Parisiennes, elle est mince et élégante. Elégante? Tout le monde n'est pas  d'accord  sur  cela.  On  doute  qu'elle  le  soit, surtout

depuis qu'on lui a ajouté un « chapeau ». En effet, il y a quelques années, il a fallu qu'on ait installé à son sommet une antenne de télévision de presque vingt mètres de hauteur. Certains disent que cela la coiffe gentiment, d'autres regrettent qu'elle ait perdu son aspect original.

De toute façon, le destin de la Tour Eiffel est de provoquer des discussions. Certaines personnes ne pensent pas que cette tour puisse plaire. Bien avant qu'elle ne soit construite et quand elle était à peine question de son existence, en 1887, un groupe de Parisiens avaient protesté contre ce projet :

«Nous, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, protestons de toutes nos forces, au nom du goût français, contre la construction en plein cœur de notre capitale, de l'inutile et monstrueuse Tour Eiffel... ».

Cette protestation était signée: Charles Gounod, Alexandre Dumas, Guy. de Maupassant, Sully Prudhomme...

Quoi qu'il en soit, on s'est habitué à cette étrange construction. Du reste un des poètes qui avaient signé ce manifeste a écrit, quelques années plus tard : « Ce colosse rigide et froid est comme un témoin de fer dressé par l'homme vers l'azur, pour montrer sa volonté d'y atteindre et de s'y établir».

Symbole de Paris ? Pas seulement, peut-être. Symbole de la volonté de l'homme de s'élever toujours vers le ciel, l'espace, vers une vie heureuse.

 

(D'après « les Nouvelles de Moscou»)

 La Tour Eiffel change de robe

 

 Tout les sept ans, on donne raison à l’inventeur de la célèbre tour, Gustave Eiffel, qui avait prévu, qu’il faudrait repeindre quinze fois par siècle es 15 000 pièces métalliques et les 2 500 000 rivets du monument. En fait, la tour ne demeure jamais plus de cinq ans sans échafaudages, puisque 40 000 heures de travail sont nécessaires à des peintres très entrâmes pour répartir sur toutes les surfaces visibles 53 tonnes de produit colorant. Les intempéries, qui obligent parfois à interrompre les travaux pendant plusieurs jours et même pendant plusieurs semaines, prolongent généralement les travaux d'entretien sur deux ans.

*  *  *

Saviez-vous que la tour avait été une des premières résistantes durant 1’occupation ? En 1940, quelques heures avant l'arrivée des troupes allemandes, les ascenseurs tombèrent en panne. Pendant quatre ans les ingénieurs allemands tentèrent en vain de remettre l'engin en marche. A telle enseigne que lorsque Hitler vint à Paris il dut gravir à pied les 1 585 marches qui conduisent au troisième étage. Or une demi-heure après la Libération de Paris, un modeste électricien du quartier du Champ-de-Mars se présenta avec un tournevis et une clef à molette. Dix minutes plus tard, l'ascenseur s'élevait en même temps que les vivants.

 

(D'après «Passe-Partout»)