Alost est la ville de l'écrivain Louis-Paul Boon (1912-1979), dont de nombreuses œuvres sont traduites en français. Le Boontje, comme il se surnommait lui-même (boon qui veut dire fève, avec le diminutif -tje, petit), était un géant grinçant de la littérature flamande, un homme engagé dans le mouvement socialiste, pessimiste intégral et cependant idéaliste. De son roman Daens, le réalisateur belge Stijn Coninx a tiré un film sorti en 1992, qui raconte la vie d'un prêtre combattant dont l'action en faveur des exploités scandalise la bonne société. Le génie de Boon se révèle dans l'emploi d'une langue teintée d'usage local, qui atteint une certaine grandeur et une force émouvante. Sa maison est à Erembodegem, faubourg d'Alost. Alost est une ville industrielle, ouvrière, dont les fabriques textiles... ont disparu. Cela explique l'importance des navettes quotidiennes effectuées par ses habitants vers Bruxelles et Gand, dont Alost est devenue un réservoir de main-d'œuvre. Avant cela, elle avait été la capitale de la Flandre impériale, c'est-à-dire la partie de Flandre vassale du Saint Empire romain germanique, pendant que la majorité de la Flandre était vassale de la France. En dehors de Louis Paul Boon, Alost est la patrie de l'érudit et célèbre imprimeur du XV siècle Dirk (Thierry) Martens, dont la statue s'élève sur la Grand-Place. Il importa l'art de l'impression dans les Pays-Bas méridionaux et joua un rôle important dans la promotion de l'humanisme en Europe. Parmi les autres personnalités importantes d'Alost, citons encore Pieter van Aelst, qui vécut à la fin du XVe et au début du XVIe siècle. Célèbre tisserand et marchand de tapisseries, il fournissait les cours de l'époque, royales et ecclésiastiques, et son œuvre peut encore être admirée dans la chapelle Sixtine à Rome. Alost est surnommée « la ville de l'oignon ». Dans de nombreux restaurants, vous pourrez déguster un grand choix de plats où l'oignon occupe une place prépondérante. Une adresse:

CARNAVAL. Le mardi gras et les deux dimanches et lundis précédents. Le dimanche gras est le jour de sortie des géants, le lundi on peut assister à la « Danse des Balais » des Gilles d'Alost et au lancer d'oignons, et ensuite au « Carnaval de rue » un ballet haut en couleur de costumes chamarrés originaux, de la danse et des chants sur les airs de carnaval typiquement alostois, et le mardi gras celui des hommes travestis en femmes, les Vuile Jeannetten (sales Jeannettes) ; ils s'habillent de soutiens-gorge géants, de vieux corsets et s'accompagnent de parapluies cassés, de poussettes et de bien d'autres choses encore. Le spectacle est assez drôle, et l'expression est passée dans le parler bruxellois, où être en tenue de vouljanette équivaut à ne pas être habillé convenablement. Le soir, on brûle le « bonhomme » et on fait la fête toute la nuit dans le centre d'Alost rendu piétonnier pour l'occasion.

 

(Le petit futé de Belgique. 2004 / 2005)