Isolé aux confins du massif ardennais, à l'écart des grands axes routiers et navigables, Spa ne semblait pas devoir connaître un destin particulier. Sa réputation a pourtant dépassé largement le cadre de nos frontières, à tel point que dans la langue anglaise, une station thermale se traduit encore par Spa.

Des conditions géologiques spécifiques sont à l'origine de cette étonnante renommée. L'eau qui filtre à travers les massifs rocheux avoisinants se charge en éléments qui lui donnent ses propriétés si recherchées. Mais c'est oublier la sérénité et la quiétude qu'inspire un cadre enchanteur. On ne peut s'empêcher de penser que l'on y vient, comme autrefois, pour se sentir temporairement à l'abri des bouleversements du monde.

Des conditions géologiques spécifiques sont à l'origine de cette étonnante renommée. L'eau qui filtre à travers les massifs rocheux avoisinants se charge en éléments qui lui donnent ses propriétés si recherchées. Mais c'est oublier la sérénité et la quiétude qu'inspire un cadre enchanteur. On ne peut s'empêcher de penser que l'on y vient, comme autrefois, pour se sentir temporairement à l'abri des bouleversements du monde.

Spa doit sa renommée à ses sources d'eau minérale. Leurs vertus curatives étaient déjà hautement appréciées par les Romains, mais il faut attendre le 16ème siècle pour voir se développer véritablement le commerce et la réputation des eaux. Les curistes affluent alors de plus en plus nombreux des quatre coins de l'Europe afin d'éprouver les bienfaits du remède. La Ville devient alors le Café de l'Europe.

Elle doit cette appellation à l'empereur Joseph II qui visita la ville en 1781. Elle témoigne à merveille de l'attrait exceptionnel qu'exerçait la cité des eaux à cette époque. La plupart des grands noms du 18° siècle s'y sont côtoyés, têtes couronnées et personnages illustres, qu'ils appartiennent à la noblesse, au clergé ou à la bourgeoisie aisée.

Dès leur arrivée, ils se faisaient inscrire sur la 'Liste des Seigneurs et Dames' qui comportait chaque année de 600 à 1.200 curistes accompagnés de leur suite. Ces chiffres représentent pour l'époque un afflux considérable mais le voyage à Spa n'a plus pour seule raison le traitement thérapeutique. La concentration impressionnante de personnages influents offre des opportunités de tractations diplomatiques. Celles-ci bénéficient de la neutralité politique dont jouissait alors le territoire de la principauté de Liège.

En 1764 a lieu l'inauguration de la Redoute (par analogie avec le mot italien 'ridotto', café où l'on joue) suivi, en 1770, par l'ouverture du Waux-Hall qui sont, en fait, les premiers véritables casinos.

Spa n'échappera pas aux bouleversements et aux rigueurs de la période révolutionnaire. Les curistes fréquentent de moins en moins la ville d'eau. Comble de malheur, en août 1807, un incendie ravage le coeur de la cité. Plus de 300 habitations, faites pour la plupart de bois et d'argile, disparaissent irrémédiablement. Spa ne retrouvera plus le rayonnement international du 18ème siècle.

A la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, la Ville connaît un important développement urbanistique avec la construction des Thermes en 1862, la Galerie Léopold II et les Pavillons en 1878, le Pouhon Pierre-le-Grand en 1880, la Villa Marie-Henriette en 1885, le Lac de Warfaaz en 1892 et l'Eglise St. Remacle en 1896.

La Ville modernise l'Etablissement Thermal en 1905 et construit une nouvelle Salle des Fêtes, le Kursaal en 1908. La Grande Guerre supprime toute activité touristique, transformant Spa en un vaste lazaret de l'armée allemande. En février 1917 un incendie ravagea le Casino, qui servait d'hôpital, détruisant le Théâtre et d'autres salles, qui dataient du XVIIIe siècle.

L'épisode le plus célèbre de la guerre est évidemment l'installation en mars 1918 de Guillaume II et de son Grand Quartier Général, qui se termina par la capitulation du Kaiser et son départ vers les Pays-Bas le 10 novembre 1918. Suite directe de ces événements tragiques, la conférence diplomatique de la Paix, qui se tiendra au Château de la Fraineuse en juillet 1920, servira également à relancer Spa.

L'un des événements les plus importants de l'entre-deux-guerres fut certainement la création en avril 1921 de la Société Spa Monopole par le Chevalier de Thier. Le commerce des eaux, qui avait été florissant jusqu'au XVIIIe siècle, après avoir connu une longue éclipse au XIXe siècle, allait ainsi prendre une véritable dimension industrielle. L'année 1921 vit également la création du circuit de Spa-Francorchamps qui allait devenir en quelques années mondialement célèbre.

Autre élément de prestige d'une Ville d'Eaux, le Golf des Fagnes qui fut créé en 1930.

En 1930, les premiers meetings d'aviation eurent lieu sur l'ancien champ de courses de la Sauvenière, qui allait devenir par la suite l'Aérodrome de Spa-Malchamps.

D'importants concours hippiques se déroulèrent pendant cette période au champ des sports (les barres de Spa sont d'ailleurs devenues un obstacle classique en concours hippique).

La Guerre 40-45 n'apporta pas d'événement particulier à la Ville, qui eut la chance fin 44 de voir l'Offensive des Ardennes mourir à ses portes. L'après-guerre voit les débuts du thermalisme social avec la création des Heures Claires en 1949.

Dans le domaine socio-culturel, la création du Festival de Théâtre en 1959 fut certainement l'événement le plus important de l'après-guerre avec le Festival de la Chanson Française (1964-1983) et la naissance des Francofolies en 1994.

 

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