Alfred Bernhard Nobel, né le 21 octobre 1833 à Stockholm (Suède) et mort le 10 décembre 1896 à San Remo (Italie), est un chimiste, industriel et fabricant d'armes suédois. Inventeur de la dynamite, il possédait l'entreprise d'armement Bofors. Dans son testament, il légua son immense fortune pour la création du prix Nobel. L'élément chimique nobélium a été nommé ainsi en son honneur.

Alfred Bernhard Nobel est le troisième fils d'Immanuel Nobel (1801-1872) et d'Andriette Ahlsell Nobel. Membre de la famille Nobel, il descend d'Olof Rudbeck (1630-1702), l'un des scientifiques suédois les plus connus du XVIIe siècle.

À l'âge de 9 ans, il déménage avec sa famille pour Saint-Pétersbourg où son père, qui plus tard inventera le contreplaqué moderne, monte une entreprise de mines marines. À l'âge de 18 ans, Alfred part aux États-Unis, où il étudie la chimie pendant quatre ans et travaille pendant une courte période avec John Ericsson. En 1859, la direction de l'entreprise paternelle est laissée à son frère Ludvig Nobel (1831-1888), qui plus tard fonda, en Russie, la Machine-Building Factory Ludvig Nobel et Branobel, devenant l'un des hommes les plus riches et les plus puissants de Russie.

Durant des siècles, la poudre à canon est restée le seul explosif puissant. En 1846 est découverte la nitrocellulose, puis en 1847, par Ascanio Sobrero, la nitroglycérine. En 1850, Alfred Nobel passe un an à Paris pour étudier sous la direction de Théophile-Jules Pelouze, collègue d'Ascanio Sobrero. Rentré avec son père en Suède, Alfred se dédie à partir de 1862 entièrement à l'étude des explosifs et en particulier à l'utilisation et la commercialisation sécurisée de la nitroglycérine. En 1871, il fonde KemaNobel, une des entreprises à l'origine d'AkzoNobel. Plusieurs explosions ont lieu dans l'usine familiale d'Heleneborg, dont une particulièrement désastreuse qui, le 3 septembre 1864, coûte la vie à cinq personnes dont Emil, le frère cadet d'Alfred.

Il s'attèle donc à rendre l'usage de la nitroglycérine moins dangereux, et est le premier à réussir à maîtriser sa puissance explosive. Nobel découvre accidentellement (par hasard et sérendipité) que, lorsque la nitroglycérine est mélangée à un solide inerte et absorbant appelé Kieselguhr (terre diatomacée), elle devient beaucoup plus sûre à transporter et à manipuler, l'explosion nécessitant l'usage d'un détonateur. Il fait breveter cette invention le 25 novembre 1867, sous le nom de dynamite. Il l'utilise pour la première fois dans une carrière à Redhill, en Angleterre (Surrey).

Alfred Nobel réside à Paris à partir de 1875 et, en 1881, il acquiert l'ancien château de Sevran en Seine-et-Oise (actuellement Seine-Saint-Denis).

Dans son laboratoire français, il invente accidentellement (là encore par hasard et sérendipité) un nouvel explosif plus pratique d'emploi que la dynamite. Composée de nitroglycérine (93 %) et de collodion (7 %), la « dynamite extra Nobel » (brevet de 1875) ou gelignite (blasting gelatin) n'est autre que la dynamite gomme ou dynamite plastique (à ne pas confondre avec le plastic qui est un mélange d'hexogène et/ou de penthrite avec une huile et un plastifiant).

C'est la publication erronée par un journal français d'une nécrologie prématurée, condamnant son invention de la dynamite en 1888 qui le décide à laisser une meilleure image de lui au monde après sa mort. La nécrologie affirmait ainsi : « Le marchand de la mort est mort. Le Dr. Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier »[1].

En 1890, Alfred Nobel quitte la France pour s'installer dans sa villa située au bord de la Méditerranée, à San Remo en Italie. Le 27 novembre 1895, au club suédo-norvégien de Paris, Nobel met un point final à son testament en léguant l'intégralité de sa fortune pour la création du prix Nobel.