Nous avons exposé les propriétés fondamentales du courant continu, c'est-à-dire d'un courant produit par une tension de valeur et de polarité constantes. Examinons maintenant les propriétés du courant alternatif.

Le courant alternatif est produit par une tension alternative ; on appelle ainsi une tension variable telle que chaque extrémité d'un conducteur se trouve par rapport à l'autre à des potentiels alternativement positifs et négatifs en passant par tous les potentiels intermédiaires (y compris le potentiel nul). Il en résulte un courant qui change constamment de sens : allant dans un sens il augmente, atteint une valeur maximum (appelée amplitude), diminue, s'annule, pendant un instant, puis augmente, mais dans le sens contraire, là encore atteint la même valeur maximum, diminue ensuite pour repasser par zéro et reprend le cycle de ses variations.

Le temps pendant lequel s'effectue un tel cycle (qui comprend un aller et retour du courant) s'appelle période du courant alternatif. Le nombre de periodes que le courant accomplit en une seconde porte le nom de fréquence du courant. On conçoit aisément que plus la période est courte, plus il y en a dans une seconde, plus la fréquence est élevée.

C'est le courant alternatif qui est utilisé dans la plupart des distributions actuelles d'électricité dans les villes et les campagnes. Il est produit par des machines appelees « alternateurs ». La fréquence usuelle est, en Europe, de 50 périodes par seconde, et, en Amérique, de 60 périodes par seconde.

 

Ondes électromagnétiques

 

Ce sont là des fréquences « industrielles» qui, pour un radiotechnicien, sont très « basses ». Car, en radio, pour engendrer les ondes servant à la transmission, on utilise des courants de haute fréquence, soit d'au moins 10 000 per/sec, autrement dit d'une période égale ou inférieure à 0,0001 sec. Chaque période d'un tel courant lancé dans un fil vertical (antenne d'émission) donne naissance à une onde électromagnétique qui se propage dans l'espace à la manière d'un anneau d'élargissant constamment autour de l'antenne. Cet élargissement s'effectue à une vitesse prodigieuse qui éloigne l'onde de l'antenne à raison de 300 000 000 mètres par seconde, vitesse égale à celle de la lumière. Ce fait n'a rien d'étonnant, puisque les ondes de la radio et les ondes lumineuses sont de nature identique : dans les deux cas, il s'agit d'ondes électromagnétiques. Seules, diffèrent les fréquences qui, pour les ondes lumineuses, sont beaucoup plus élevées.

La distance entre deux ondes successivement émises par une antenne s'appelle longueur d'onde. Plus la période est courte, (ou la fréquence élevée), plus cette distance est faible, les ondes se suivant à des intervalles plus courts. On distingue, en radio, plusieurs catégories ou gammes d'ondes :

Les ondes longues (ou « grandes ondes ») : plus de 600 mètres de longueur d'onde.

Les ondes moyennes (ou « petites ondes ») entre 200 et 600 mètres.

Les ondes courtes : de 10 à 200 metres.

Les ondes ultra-courtes : de 1 a 10 metres.

Les ondes décimétriques : de 10 centimètres a un mètre.

Les ondes centimétriques : de 1 à10 centimètres. Ces dernières rejoignent presque les plus longues des radiations infrarouges.

Notons encore qu'en radioélectricité, au lieu du mot «période» on emploie souvent « cycle ». Et les expressions « période par seconde » ou « cycle par seconde » doivent être remplacées par hertz (du nom du physicien qui a démontré expérimentalement l'existence des ondes électromagnétiques ou ondes hertziennes). Comme en radio on a souvent affaire à des fréquences élevées, on se sert de multiples de cette unité : kilohertz — 1 000 hertz (ou periodes par seconde); mégahertz — 1 000 000 hertz (ou périodes par seconde).

On peut aussi parler de kilocycles par seconde ou de mégacycles par seconde.