Poursuivant l'étude de l'induction magnétique, nous redécouvrons la loi de Lenz. On constate, en effet, que le courant induit semble s'opposer à chaque instant aux variations du courant inducteur. Quand celui-ci augmente, le courant induit circule dans le sens opposé. Et quand le courant inducteur diminue, le courant induit circule dans le même sens.

Les phénomènes d'induction obéissent, nous le voyons, à une loi très générale de la nature : la loi de l'action et de la réaction.

Le courant induit dépend de la vitesse de la variation du courant inducteur ainsi que de son intensité.

 

Auto-induction

 

Si le courant circulant dans un bobinage induit des courants dans des bobinages se trouvant dans son voisinage, à plus forte raison en induit-il dans les propres spires de la bobine où il circule. Ce phénomène d'auto-induction est soumis aux mêmes lois que celles qui régissent l'induction. Par conséquent, lorsque l'intensité du courant circulant dans une bobine tend à augmenter, un courant d'auto-induction prend naissance en sens opposé et ralentit l'augmentation du courant inducteur. Pour cette raison, si on applique une tension continue à un bobinage, le courant qui s'y établit ne peut pas attendre instantanément son intensité normale ; il lui faut pour cela un certain temps, d'autant plus long que l'auto-induction de la bobine est plus élevée. De même, lorsque nous augmentons progressivement la tension aux extrémités d'une bobine, l'intensité du courant suivra cette augmentation avec un certain retard, le courant d'auto-induction agissant en sens opposé.

Si, par contre, nous diminuons la tension appliquée à la bobine, là encore la diminution de l'intensité se produira avec un certain retard, le courant d'auto-induction allant alors dans le même sens que le courant inducteur et le prolongeant en quelque sorte. Dans le cas extrême, lorsqu'on supprime brusquement la tension appliquée à une bobine (en ouvrant, par exemple, un interrupteur), la très rapide variation du courant inducteur provoque une tension induite qui peut être de valeur élevée et peut donner naissance à une étincelle jaillissant entre les contacts de l'interrupteur.

 

Inductance

 

Lorsqu'une tension alternative est appliquée à une bobine d'auto-induction, le courant alternatif qu'elle crée entretient un champ magnétique alternatif qui, à son tour, maintient un courant d'auto-induction s'opposant constamment aux variations du courant, inducteur et, de ce fait, l'empêchant d'atteindre l'intensité maximum qu'il aurait pu avoir en l'absence de l'auto-induction. (N'oublions pas, en effet, que lorsque le courant inducteur augmente, le courant induit va en sens inverse et, par conséquent, doit en être retranché). Tout se produit donc comme si à la résistance normale (on dit « ohmique ») du conducteur venait s'ajouter une autre résistance due à l'auto-induction. Cette résistance d'auto-induction ou inductance est d'autant plus élevée que la fréquence du courant est plus grande (puisque les variations plus rapides du courant inducteur suscitent des courants d'auto-induction plus intenses) et que l'auto-induction elle-même est plus élevée.

L'auto-induction d'un bobinage dépend uniquement de ses propriétés géométriques : nombre et diamètre des spires et leur disposition. Elle croît vite avec l'augmentation du nombre des spires. L'introduction d'un noyau en fer, en intensifiant le champ magnétique, l'élève dans des proportions considérables. L'auto-induction d'un bobinage est exprimée en henrys (H) ou en sous-multiples de cette unité : millihenry (mlH) qui est le millième du henry et microhenry (μÍ) millionième de henry.

Si l'on désigne par L l'auto-induction d'une bobine exprimée en henrys, un courant de fréquence f y rencontrera une inductance de 6,28×L×f ohms. (On remarquera que 6,28 est pris ici comme valeur approchée de 2).