Le Français est souvent présenté d'une manière caricaturale à l'étranger: une baguette sous le bras, un camembert dans une main et une bouteille de vin dans l'autre. Sans oublier le traditionnel béret basque!

Une chose est sûre, le Français aime le pain: 175 grammes par jour et par habitant, soit les trois quarts d'une baguette! Et d'ailleurs, 85 des Français ne prennent pas un repas sans pain. Mais 175 grammes quotidiens, cela paraît pourtant beaucoup moins, comparé aux 325 grammes consommés en 1950 et 630 grammes en 1920!

Pour le vin, les producteurs n'ont pas d'inquiétude à avoir. Les Français boivent 85 litres par an et par personne âgée de plus de 14 ans! 46 des personnes en question sortent leur bouteille à chaque repas et ils sont 1 à absorber deux litres par jour pour calmer leur soif!

Le fromage est également très apprécié. La France se situe à la première place mondiale avec une consommation de 32 kilos par an et par personne, soit 1 227 000 tonnes de fromage français! Le bon vieux camembert de Normandie représente 7 544 tonnes en ce qui concerne la production, soit un peu plus de 30 millions de boîtes.

En revanche, avec 2 141 000 bérets fabriqués chaque année, il n'y a pas assez pour couvrir toutes les têtes!

Encore quelques chiffres pour compléter le portrait gastronomique d'un «Français moyen»: il se met à table 50 000 fois dans sa vie et y reste une heure chaque fois, il passe 9 heures par semaine à faire la cuisine et à laver la vaisselle, il consacre 21 de son budget à la nourriture (contre 61 pour un Indien, par exemple), il prend son repas hors de son domicile 84 fois par an, il considère que c'est en France que l'on mange le mieux (viennent ensuite l'Italie, l'Espagne, le Maroc, la Chine, le Vietnam).

Malheureusement, les adolescents français ne suivent pas les traditions de bonne table de leurs parents et grands-parents. Fast food, sandwiches, sucreries (un régime riche en sucre et pauvre en protéines et en calcium) et d'autres fantaisies alimentaires...c'est sympa, mais ce n'est pas bon pour la santé!

Derrière le plateau «frites et hambourger» adopté par une large majorité de jeunes, se cachent des déséquilibres qui peuvent avoir de lourdes conséquences. Déjà la répartition des repas dans la journée a changé pour les jeunes. Ainsi, le petit déjeuner devient-il plus copieux mais le déjeuner disparaît ou est remplacé par les sandwiches ou les barres de chocolat pris en cours de la journée.

En matière d'alimentation, les garçons recherchent l'énergie; les filles, elles, sont plus sensibles à la diététique. Pourtant une lycéenne sur cinq se nourrit mal. Une étude réalisée à Besançon par M.F.Baudier montre que 20 des étudiantes souffrent de manque de calcium, ce qui les empêche de construire une squelette suffisamment solide.

Ainsi, la sacro-sainte «bouffe», si chère aux parents, perd-elle du terrain dans les habitudes des enfants. Finis les repas familiaux autour du gigot de mouton pour 68 des quinze-vingt ans qui choisissent une alimentation plus moderne mais moins bonne. Le repas, source de plaisir et de raffinement, ne trouve du charme aux yeux que de 25 des jeunes. Il est vrai qu'entre une sortie au cinéma, ou avec des copains,et un repas en famille, seuls 12 d'entre eux choisissent la bonne table familiale. En cette fin du XX siècle, le citadin passe trois fois moins de temps à table que ces ancêtres et encore moins de temns dans sa cuisine. Est-ce touiours bien?

 

. Petrenko "le Français")