Chaque jour, des milliers de flacons ombragés prennent l’avion ou le bateau, traversent les océans pour aller porter au loin le sourire des étés fleuris. La science moderne s’est mise au service d’un art très ancien afin de satisfaire le plus exigeant de nos sens - l’odorat.

Le parfum de la France est difficilement égalable. C’est une question de climat, de sensibilité et effort dans une industrie qui mobilise plus de 35000 personnes.

La cueillette du jasmin et des roses se fait au point du jour. Elle nécessite des mains de femme, qui ne tuent pas les pétales. Pour les plantes moins délicates, les hommes prennent la relève.

L’histoire nous apprend que les parfums ont existé de tous temps. Ils s’évaporent pour notre plaisir. Ce sont des composés fort élaborés dont certains ne renferment pas moins de cent produits différents. Lesquels? Jusqu’au siècle dernier, seuls les plantes et des rares animaux prêtaient leurs huiles essentielles, leurs âmes au parfumeur. Les essences sécrétées par les fleures, les feuilles et les racines en étaient extraites par macération dans les graisses, pas distillation ou dissolution. D’un bois sort l’essence de sandal. L’ambre est une concrétion de l’intestin du cachalot, le musc est amassé par le chevrotin du Thibet.

Les essences naturelles proviennent de la région de Grasse. Les autres, les plantes exotiques, y sont simplement traitées. Les essences artificielles sont synthétisées dans les usines de la banlieue parisienne.

On distingue les huiles volatiles, semi-vôlatiles et lourdes. Un parfum puisera ces trois catégories en quantités savamment dosées.

De toutes les particules sentantes qui se bousculent dans l’éprouvette, naît un parfum inédit composé de cent d’autres. L’art’ de la parfumerie n’a cessé d’inspirer d’autres arts: celui du verrier, du céramiste, l’art du peintre.