Paris, capitale la plus boisée d’Europe. C’est un privilège jalousement gardé et une composante essentielle de l’identité de la Ville lumière. Une place de numéro un, résultat d’efforts amorcés il y a plus d’un siècle, quand les responsables de l’époque décidèrent que l’arbre devait intégrer la ville et lui apporter un élément de nature. D’où l’important patrimoine existant : au total, 478 000 arbres sont dénombrés dans Paris (bois de Vincennes et Boulogne compris). Majoritairement des platanes (39 % mais aussi des marronniers  (16 %), des  tilleuls  (9%)  et  des érables (6 %).

Depuis 1986, de nouvelles essences ont également été introduites dans la capitale, notamment des micocouliers de Provence (sur la rue de Flandre, 19e), des noisetiers de Byzance (rue Francis-Ponge, 19e), des pommiers à fleurs dans le quartier de la Butte-aux-Cailles (13e), des cerisiers à fleurs et des féviers sur la voie des Entrepôts (18e), des sophoras à la porte d’Aubervilliers (19e). Un accroissement essentiel de la biodiversité qui “constitue la prévention la plus efficace pour réduire la fragilité du patri moine arboré face aux épidémies”, explique-t-on à l’Hôtel de ville pour évoquer ces espèces exotiques, adaptées à la vie urbaine, et qui imposent néanmoins de considérables travaux d’entretien pour assurer leur préservation. C’est la mission du Service de l’arbre. Cette cellule municipale dis pose d’un budget annuel de 8 millions d’euros pour accroître le patrimoine arboré, diversifier le patrimoine parisien, développer de nouvelles techniques d’aide au diagnostic de l’état de santé des arbres ou utiliser des méthodes alternatives et écologiques pour assurer leur croissance. Autre mission organiser tous les automnes - et dès le début septembre - des abattages destinés à éliminer les arbres morts, dangereux ou trop malades, avant d’en replanter dès la fin de l’hiver. En moyenne, 1 500 arbres sont ainsi remplacés chaque année. Un principe de précaution qui assure à chaque arbre parisien une confortable longévité estimée à soixante ans.

 

« Thalyscope » automne 2004. ¹ 27