Il s’agit de regarder les organisations comme des « construits sociaux » qui inventent des équilibres et cherchent à les maintenir, qu’il s’agisse d’équilibres financiers, gestionnaires, productifs ou humains. Le management est plus que jamais dépendant des facteurs d’environnement économiques et politiques. Les espaces interne et externe se sont progressivement recomposés, introduisant la notion de porosité des niveaux.

L’entreprise comme microsociété a laissé place à l’organisation en réseau, à une com­munication ouverte et fluide, et à une moins grande maîtrise du management interne au profit de la gestion des incertitudes, tant au plan humain que technique. C’est ainsi que se sont développées les notions de « veille stratégique, technologique et concurrentielle ». Organisation, acteurs et environnements définissent désormais ensemble le jeu du com­promis et de la négociation, dans lequel les frontières de l’organisation sont de plus en plus virtuelles et les facteurs de régulation externe de plus en plus présents. Les exigences sont plus fortes, marquées par des contraintes essentielle :

- le développement de la concurrence,

- l’innovation technologique,

- le risque et la prévention des risques,

- la motivation des individus.

Le management systémique rendu nécessaire implique un travail renouvelé sur les pro­blématiques du changement et la gestion des transitions. L’incertitude de nos sociétés et de l’économie ne doit cependant pas laisser place à des approches managériales trop con­joncturelles et opportunistes. Les managers doivent aujourd’hui acquérir des aptitudes à analyser, à comprendre des situations et des évènements dans un monde marqué par la turbulence et la fragilité des organisations.

Le management constitue une réponse appropriée à la sécurisation nécessaire des entre­prises. Il est peut être utile de s’appuyer à la fois sur une réflexion éthique et sur la fonc­tion citoyenne des organisations, au-delà de leur position concurrentielle et de la recher­che du marché et du profit. Des équilibres sont nécessaires entre une vision de l’entreprise adossée à une économie néolibérale, ou à une économie solidaire et sociale, responsable de l’avenir des hommes et des sociétés.