La chaîne de l'Oural, qui sépare l'Europe de l'Asie, s'étire sur 2 000 km du Kazakhstan, au sud, jusqu'à la mer arctique de Kara, au nord.

Cette célèbre chaîne montagneuse, qui culmine à moins de 2 000 m, n'est pas aussi spectaculaire qu'on l'imagine mais elle offre d'innombrables possibilités d'activités du plein air - de la randonnée pédestre ou cycliste au ski et à la spéléologie. On y pratique traditionnellement le rafting au printemps, quand la fonte des neiges gonfle les rivières. Ceux qui s'y aventureront apprécieront ses monts et ses vallons couverts de forêts de pins et de bouleaux et ses vastes étendues de taïga constellées de lacs et d'affleurements rocheux.

Si l'Oural est le paradis des sports de plein air, il s'avère toutefois difficile d'y organiser des expéditions en indépendant, ce qui explique que la région reste relativement peu connue des voyageurs étrangers. Quelques agences de lekaterinbourg proposent des excursions incluant des activités sportives.

Sa richesse minière a fait de l'Oural une région d'intérêt majeur pour la Russie durant des siècles et a favorisé l'essor de villes industrielles telles que Perm, lekaterinbourg et Tcheliabinsk. Aujourd'hui, ces villes, qui ont chacune leur histoire spécifique, souvent étonnante et parfoll douloureuse, sont des foyers économiques et culturels très animés.

lekaterinbourg se situe sur le versant oriental du Moyen Oural, la partie la plus basse du massif, ce qui explique que de nombreux voyageurs n'aient aucun aperçu des montagnes, les principaux sommets, qui culminent au mont Narodnaïa (1 894 m), se situant à l'extrême Nord.

Au Moyen Âge, princes et marchands se plaisaient à spéculer sur les richesses cachées dans les denses forêts à l'est de la Volga. Mais le relief et l'effroyable réputation des tribus de la région freinèrent longtemps leurs ambitions sur l'Oural.

L'Oural est l'un des plus anciens massifs montagneux au monde : il résulte de la col-lision, il y a plus de 300 millions d'années, entre deux plaques continentales et marque encore aujourd'hui la frontière entre ces deux continents autrefois séparés, l'Europe et l'Asie. Ce vieux massif, érodé au fil du temps par le vent, la pluie et la neige, s'étire du sud au nord, depuis les steppes d'Asie centrale jusqu'aux glaces de l'Arctique.

Avant l'arrivée des Slaves, la région était peuplée par divers peuples ouraliens, parmi les descendants desquels figurent ajourd'hui les Khantys et les Mansis, des populations de Sibérie occidentale, et les peuples finno-ougriens d'Europe centrale.

Au XVIe siècle, la principauté moscovite en plein essor remporta une série de batailles stratégiques contre des peuples rivaux qui lui ouvrirent la voie pour son expansion vers l'Est. Cosaques, moines et marchands enta-mèrent la colonisation russe de l'Oural. C'est grâce à saint Serge, l'évêque de Perm, qui construisit un chapelet de monastères pour convertir les autochtones, que la Russie prit le contrôle des régions situées entre Moscou et l'Oural. Désireux d'exploiter les richesses naturelles de la taïga, les marchands emboîtèrent le pas au clergé. Ils établirent des marchés près des monastères et érigèrent de grandioses églises grâce aux profits retirés du commerce de la fourrure.

Quant aux terres situées par-delà les montagnes, on en ignorait presque tout si ce n'est qu'elles possédaient des richesses cachées et recelaient de grands dangers. Plus d'un négociant qui avait franchi l'Oural ne donna plus jamais signe de vie... Le tsar Ivan le Terrible confia le développement de ce territoire à la famille Stroganov, qui se forgea une immense fortune grâce au commerce du sel et de la fourrure et maintint le trésor de l'État à flot grâce aux taxes prélevées.

  

Simon Richmond « Russie & Biélorussie »