À la fin de l'ère soviétique, un ingénieur des travaux publics et du bâtiment originaire de l'Oural, devenu militant anticommuniste, renversa la dictature soviétique. Boris Eltsine s'était fait une réputation en tant qu'éner­gique - et fort populiste -gouverneur de Sverdlovsk lorsque Mikhaïl Gorbatchev, enclin aux réformes, l'introduisit pour la première fois sur la scène politique nationale, initiative qu'il allait bientôt regrette.

L'Oural apporta à Eltsine un soutien solide dans son combat contre l'ordre soviétique ancien et les néocommunistes de la transition postsoviétique. Malgré les difficultés éprouvées par le secteur industriel, largement subventionné jusqu'alors, après l'introduction de réformes économiques radicales, Eltsine remporta de grands succès électoraux dans les villes de l'Oural lors des campagnes présidentielles de 1991 et 1996.

Comme ailleurs en Russie, la transition postcommuniste dans l'Oural ne produisit pas immédiatement les effets escomptés. La région assista à un effondrement des secteurs industriels et agricoles. Les fonctionnaires ne touchaient plus leur salaire. Les ingénieurs de l'industrie d'armement se firent chauffeurs de taxi. Une guerre de territoires opposa les mafias qui voulaient s'arroger le droit de "protéger" le nouveau secteur privé. Un mouvement autonomiste régional revendiqua brièvement la création d'une république de l'Oural sans toutefois réussir à empêcher l'effort de recentralisation du Kremlin. Cependant quel les anciens leaders communistes, se repliaient sur des fonctions éligibles.

Après les épreuves subies durant cette première décennie, des signes de renouveau économique sont désormais visibles, du moins dans les grandes villes. La richesse de l'Oural en matières premières exportables en particulier en métaux, et le renouveau du secteur militaro-industriel ont contribué à soutenir l'activité dans la région.

 

Simon Richmond “Russie et Biélorussie”