La capitale des tout-puissants ducs de Bourgogne a hérité d'un exceptionnel patrimoine architectural, auquel les parlementaires ont ajouté leur contribution aux XVIIe et XVIIF siècles. Aujourd'hui à une heure quarante de Pans par le TGV, Dijon maintient sa réputation de centre culturel et universitaire et garde des trésors d'art au musée des Beaux-Arts. On lui doit aussi la moutarde et le pain d'épice, témoins d'un temps où les marchands remontaient la Route des épices, et le fameux kir à la liqueur de cassis.

Le centre de Dijon, sillonné de aies pittoresques, mérite d'être découvert sans hâte. La me des Forges, artère principale de la cité jusqu'au XVIIIe siècle, témoigne de l'activité lucrative des joailliers et des orfèvres qui avaient là leurs ateliers. L'office de tourisme lui-même est établi dans un superbe édifice gothique flamboyant, l'hôtel Chambellan, doté d'un escalier à vis et de galeries ouvragées. À deux pas, la maison Milsand, construite en 156l, est attribuée à Hugues Sambin.

La rue Chaudronnerie est également bordée de remarquables façades, telle la Maison des Cariatides, au n° 28, ornée de dix statues de pierre et d'un chaudron fleuré. Le long de la place Darcy, où l'on trouve plusieurs cafés et restaurants, ne pas manquer le joli square du même nom.

Musée des Beaux-Arts. Installé dans l'ancien palais des Ducs de Bourgogne, il regroupe des objets d'art prestigieux. C'est dans la salle des Gardes, au premier étage, que se trouvent les tombeaux des ducs de Bourgogne, dont celui de Philippe le Hardi superbement sculpté par Claus Sluter (v. 1545-1405). On y voit aussi des retables flamands et un portrait de Philippe le Bon par Rogier Van der Weyden.

Dans les galeries, des tableaux de maîtres flamands ou hollandais et des sculptures de Sluter et de François Rude voisinent avec des peintures françaises des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, et les magnifiques toiles contemporaines de la donation Granville. À noter aussi, les vastes cuisines ducales, agrémentées de six cheminées monumentales, et la grande tour Philippe-le-Bon, haute de 46 m. û Cathédrale Saint-Bénigne II reste peu de chose du monastère bénédictin, mais, sous l'église gothique, la rotonde romane, presque intacte, comporte une triple rangée de colonnes.

Musée archéologique. Il est installé dans l'ancien dortoir de l'abbaye bénédictine Saint-Bénigne. La salle capitulaire du XIe siècle abrite une intéressante collection de sculptures gallo-romaines. Au rez-de-chaussée, il ne faut pas manquer le buste du Christ, réalisé par Claus Sluter pour Le Puits de Moïse de la chartreuse de Champmol.

Chartreuse de Champmol. Le bâtiment, construit pour Philippe le Hardi et détruit pendant la Révolution, était le lieu de sépulture des membres de la maison de Bourgogne. Seuls le portail de la chapelle et le fameux Puits de Moïse de Claus Sluter ont subsisté. Ce que l'on nomme puits est en réalité le socle d'un calvaire, à l'origine sans doute environné d'eau. La réputation de réalisme du sculpteur n'est pas usurpée, si l'on en juge par le visage énergique et le geste décidé des six prophètes qui sont parvenus jusqu'à nous.

 

(“France” Guide Voir)